Port Autonome de San Pedro : une plateforme offensive et dynamique
C’est le deuxième port du pays. Mais, pas un port secondaire. Fort de ses nombreux atouts, le port de San Pedro a engagé de grands travaux pour attirer les opérateurs économiques. Près de cinquante ans après sa création, ce port se voit bien jouer les premiers rôles. Et dans un horizon pas lointain.
Cet après-midi du mardi 02 février 2022, la zone portuaire connaît une belle animation. Les travailleurs et autres conducteurs d’engins s’activent entre les entrepôts et les navires accostés. Des activités portuaires ordinaires…loin de cette routine, la construction du Terminal industriel polyvalent de San Pedro bat son plein. Au pied de l’imposant bâtiment administratif sorti de terre, le regard s’attarde sur le ballet des engins de grands travaux et la forte présence d’hommes absorbés par leur tâche. Des camions déversent des montagnes de minerais que d’autres acheminent dans les navires.
La construction du Terminal industriel polyvalent de San Pedro fait partie des travaux d’extension du port de San Pedro. Des travaux pour renforcer son positionnement et en faire un véritable pôle de développement géostratégique de la Côte d’Ivoire et un moteur de l’intégration régionale.
C’est en 2012 que la direction générale du port s’est dotée d’un schéma directeur de développement à l’horizon 2035. Il tourne autour de sept projets structurants prévus en deux phases. La réalisation de ces grands chantiers a pour objectif d’accroître l’offre et la qualité des services portuaires et renforcer la compétitivité du port de San Pedro situé à 350 Km d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne.
Ce programme prévoit, dans sa première phase, la construction d’infrastructures portuaires nécessaires au traitement de divers produits tels que les minerais, les engrais et les produits pétroliers et cimentiers.
Cette phase prévoit également l’aménagement d’une zone économique et industrielle de 150 ha du domaine portuaire. Il s’agira de créer de la valeur immobilière suffisante pour encourager l’implantation d’unités de stockage, d’unités industrielles et d’une zone franche industrielle et commerciale.
Premier port d’exportation de cacao dans le monde avec plus d’un million de tonnes par an, le port de San Pedro a, depuis quelques années, décidé d’exploiter l’énorme potentiel de son arrière-pays.
On peut citer, entre autres, 3 milliards de tonnes de matières premières composées de ressources agricoles minières et forestières. Par son positionnement, le port de San Pedro ambitionne d’être le port naturel du Mali (avec le corridor San Pedro-Bamako), de la Guinée forestière et de l’Est libérien distant d’environ 100 Km.
C’est pourquoi, dans sa stratégie de développement, il est prévu dans la deuxième phase un port avancé à Odienné (ville du Nord-ouest). Ce port sec permettra d’améliorer le trafic en assurant la célérité des services portuaires en faveur des opérateurs des zones de l’Hinterland.
Autant de projets qui viendront consolider des performances en nette amélioration.
Après d’importants investissements réalisés pour les travaux de réhabilitation, de maintenance et d’entretien des infrastructures et superstructures, il y a eu également l’acquisition d’équipements pour assurer le bon déroulement de l’activité portuaire.
Ces investissements ont permis d’augmenter le trafic, affichant à fin 2021 un volume global de 6 115 000 tonnes de marchandises, soit un taux de croissance de 396% par rapport à celui réalisé avant 2011. Le chiffre d’affaires est passé sur la même période de 4 milliards de FCFA à 10 milliards de FCFA. Le port de San Pedro contribue à hauteur d’environ 300 milliards de FCFA aux ressources douanières du pays. Avec ses 206 agents, il a contribué à la création de plus de 40 000 emplois directs et indirects. Des performances que les travaux d’extension permettront d’améliorer de façon significative. Ainsi, le trafic passera de 6 millions de tonnes à 100 millions de tonnes avec la création de 50 000 nouveaux emplois et la hausse de la contribution aux recettes douanières qui passera de 300 à 1500 milliards de FCFA.